Une maison intelligente et bioclimatique commence par un projet bien pensé. Ainsi la conception bioclimatique est au cœur de la construction dite écologique. Cette approche architecturale se résume en deux maîtres mots intégration et respect.
Maison Bioclimatique
Construire bioclimatique est une démarche des plus raisonnables qui exige analyse de l’environnement, compréhension du terrain et réflexion sur les possibilités qui se présentent. Aussi un professionnel est-il toujours plus à même d’opérer en la matière qu’un novice. De plus en plus d’architectes ou maîtres d’œuvre sont aujourd’hui rompus aux vertus du bioclimatisme et sauront intégrer cet aspect dès la conception du projet.
Par quoi commencer pour concevoir votre maison bioclimatique ?
Le choix du terrain évidemment. Deux facteurs doivent tout particulièrement retenir votre attention (ou celle du concepteur) : le soleil et les vents. Le mieux est de choisir une parcelle qui, à la fois, pourra profiter du soleil (dégagée au sud) et être protégée des vents dominants (le plus souvent à l’est et au nord). Il est cependant envisageable de « corriger » un terrain qui n’est pas parfait sur ces points. On peut ainsi déplacer des arbres qui masqueraient le soleil au sud. On peut également protéger une façade nord trop exposée, par exemple avec des arbres à feuillage persistant. Mais attention il est des choses que l’on ne peut modifier telle une barre d’immeubles, une montagne ou une forêt.
Quelle orientation choisir pour sa maison bioclimatique ?
Dans une maison éco-conçue, le point le plus fondamental est de tirer un profit maximal du soleil. La construction doit donc impérativement être orientée Nord/Sud avec une façade nord la plus aveugle possible et une façade sud généreusement pourvue d’amples baies vitrées. Cette ouverture permettra de bénéficier d’un maximum de lumière naturelle mais aussi d’apports solaires passifs. Ces apports en chaleur gratuite permettront de diminuer de façon notable les factures de chauffage en hiver.
Profiter du soleil, oui. Mais qu’en été ?
La construction bioclimatique a pour but d’assurer le confort d’hiver mais aussi le confort d’été. Cet aspect s’affirme de plus en plus dans la construction neuve ( RT 2012, 2020). Il est tout à fait possible, grâce à quelques astuces architecturales, de profiter du soleil hivernal tout en se protégeant des surchauffes estivales. Les débords de toiture, les marquises, les auvents… permettent de résoudre ce paradoxe. Sorte de casquettes venant en prolongation du toit, ces débords sont calculés en fonction de la hauteur des rayons.
En été, le soleil décrit un angle d’approximativement 6o° par rapport au sol alors qu’au solstice d’hiver, cet angle atteint seulement 20°. Il est donc tout à fait possible de profiter des rayons de l’hiver et de se protéger de ceux de l’été. Il faut pour cela ajouter des débords de toiture, des auvents ou des brise-soleil.
Voir notre article dédié au choix du terrain et orientation de la maison pour les construction passives.
Comment structurer ces pièces dans sa maison bioclimatique ?
Un logement idéal est organisé en fonction des besoins de chaleur, de lumière et de confort propres à chaque pièce. Ainsi, la partie de la maison la plus lumineuse et confortable (celle placée au sud) est le plus généralement dévolue aux espaces de vie tels le séjour et le salon. Au nord sont placées les pièces nécessitant moins de chaleur : c’est le cas de la cuisine, mais aussi d’une buanderie, d’un garage ou même d’un couloir. Ces pièces, ainsi placées, font bénéficier le logement d’un « effet tampon » : elles permettent d’isoler les autres pièces de la fraîcheur du nord. Les chambres, quant à elles, ne nécessitent pas trop de chaleur (une température oscillant entre 16 et 18° étant recommandée pour le sommeil) on évitera donc de les placer au sud et on préférera l’est, pour le soleil du matin, à l’ouest, car le soleil descendant peut surchauffer ces pièces.
Quel est le coût d’une maison bioclimatique ?
Une maison bioclimatique est légèrement plus chère qu’une maison conventionnelle (de 5 à 10%, que l’on doit en majeure partie au coût de matériaux de grande qualité ou à d’éventuelles installations particulières). Mais la vraie question se situe davantage du côté des économies réalisées, car le bioclimatique rapporte gros à ses occupants : une maison neuve « conventionnelle » dépense entre 80 et 120 kWh/mJ par an, contre 30 à 40 kWh/m2/an pour une maison bioclimatique…