La seconde moitié du vingtième siècle n’a pas été particulièrement glorieuse en terme de bâti : usage de matériaux toxiques, isolant médiocre, étanchéité des logements et développement de désagréments dus aux phénomènes de condensation… les vices sont nombreux. L’éco-construction prend le contre-pied de ces travers pour ériger des constructions durables et de qualité.
Qu’est-ce que l’éco-construction apporte de plus que la construction « traditionnelle » ?
Le retour à la raison. Cette façon de construire, alliance des traditions éclairées et des technologies les plus pointues, a plusieurs objectifs : des bâtiments performants réclamant un minimum de chauffage, une ambiance intérieure saine et agréable et bien sûr la sauvegarde de l’environnement qui demeure au cœur de cette démarche. Toutes ces exigences, pour être exaucées réclament une recherche de compromis… vers un bâtiment idéal. Cette démarche se concrétise par l’utilisation de matériaux écologiques.
Comment qualifier un éco-matériau ?
Les matériaux écologiques doivent répondre à deux exigences essentielles. La première est de respecter l’environnement en limitant l’énergie grise nécessaire. Cette énergie grise est l’énergie que le matériau réclame tout au long de sa vie (extraction, transformation, transport, destruction). En ce sens, la priorité est évidemment donnée aux matériaux naturels abondants si ce n’est renouvelables, ne réclamant que peu de transformation afin de limiter la consommations énergétiques et les émissions polluantes, et nécessitant peu de transport. Seconde exigence : l’innocuité. Une caractéristique indissociable de la démarche écologique qui repose sur la composition de plusieurs matériaux.
Quels types d’habitations sont possibles en éco-construction ?
Les méthodes de construction sont légion et l’éco-construction ne réduit nullement le champ des possibles. Pour résumer, il existe deux grandes familles constructives, reposant sur deux manières bien distinctes d’appréhender la structure :
– la construction massive, reposant sur le principe d’empilement des matériaux constituant les murs porteur. Ainsi, en construction massive, nous pouvons citer les maisons en bois massif ou, plus proche de notre culture de maçon : la construction en briques alvéolées de terre cuite, blocs de béton cellulaire, blocs chaux/chanvre…
– la construction à ossature, telle un squelette, est composée d’éléments qui constituent la structure porteuse de tout l’édifice. Il s’agira ensuite de choisir des matériaux adaptés à l’un de ces deux principes. Avec l’ossature, c’est par exemple le bois qui est utilisé en structure sur laquelle viennent s’accrocher tous les différents éléments de la construction.
Notons enfin une technique hybride : les panneaux autoporteurs préfabriqués, en bois massif reconstitué, directement assemblés sur chantier.
Faut-il forcement un professionnel spécialisé pour le gros œuvre de mon éco-construction ?
Oui… et non. La construction bois exige en effet des compétences particulières, bien différentes des savoir-faire de la maçonnerie. En la matière, les charpentiers et constructeurs bois (ossature ou massif) sont les plus à même de concrétiser un tel projet. Toutefois, avec la construction à ossature bois s’est développé le marché de l’auto-construction. Correctement accompagnée par un professionnel qualifié, l’opération est réalisable et promet quelques économies. Pour la construction maçonnée, les industriels forment en permanence les professionnels aux techniques de pose (plus économes et écologiques) de ces nouveaux matériaux. Il devient donc de plus en plus facile de trouver un maçon pouvant assumer avec compétence un tel chantier.
Combien coûte le gros œuvre d’une maison eco-conçu ?
Tout dépend des matériaux choisis et de l’architecture de la maison… Une maison respectueuse peut d’avérer très bon marché ! C’est le cas d’une auto-construction en ossature bois et paille de 207 m² habitables qui a coûté 135 000 euros. Autre exemple, une maison ronde en ossature bois de 116 m², isolée avec du liège, a coûté 217 000 euros clé en main.
Re-placer les éléments dans un contexte historique permet de trouver une justification à ces soi-disant désagréments. Néanmoins, il serait un peu utopique de croire que parce qu’on développe l’éco-construction, que tous les soucis disparaitront. La surenchère des labels, et qualifications en tout genre n’est aucunement un signe de qualité, et de professionalisme. Ne pas confondre ‘étiquette’ et réelles compétences.